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Le populisme faux remède à la déchéance du capitalisme. 

 http://bellaciao.org/images2/logos/twitter.gif L'on observe une percée des mouvements populistes en Europe s'appuyant notamment sur la peur social devant le chomage et la pauvreté et qui la manipule en accusant "l'immigration clandestine" qui serait, selon ces mouvements, la cause principale et unique de la crise économique et du chomage. Ce qui frappe dans ces mouvements, comme le confirme le présent article, c'est que leur (ré) apparition se produit dans un moment où les pays du maghreb et plus largement les pays arabes ont été submergé par des mouvements de démocratisation de leur vie politique; revendication de démocratie au  Sud et résurgence des fascismes au Nord. revendications sociale et recroquevillement sur l'identité et la peur de l'autre sont deux facteurs qui méritent que l'on se penche sur leur finalité historique. Les populismes européens ne sont qu'un leurre dont la raison d'être est  de détourner l'attention des vrais problémes à savoir la déchéance du capitalisme. Un philosophe ne disait il pas que lorsque l'histoire se répéte la seconde est une farce. Faux remède et vrai retour du fascisme et du racisme qui ne craint plus de se camoufler et tend vers son extension en Europe; avec le populisme le problème est quand il n'y en a qu'un ça va ; c'est quand ils sont nombreux que ça ne va plus !

On applaudit à la chute des dictateurs mais l'on se replie face à l'arrivée de migrants qui ont affronté les risques de traversée de la mer et l'on regrette alors le "rempart" contre les mouvements de main d'oeuvre de ces memes régimes secoués par la démocratie.

bonne lecture 

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article117170

 

"Le populisme, un terme à signification évolutive.

Le populisme se caractérise par une volonté de critique radicale de l’ «establishment » politique, voire des institutions, et la mise en avant d’un leader salvateur cristallisant les aspirations populaires. Au XIX siècle en France le général Boulanger est l’un de ces personnages marginaux mis en avant par les bourgeois et soutenu par une partie des travailleurs. Mais la signification du populisme a évolué dans l’Histoire.

Dans les années 1930 il désigne encore des partis et organisations de centre droit qui usent avant tout de la démagogie en flattant les pauvres et les classes moyennes Le populisme transparait bien sûr dans les fascismes. Il va être vu aussi en France, avec l’UDCA de Pierre Poujade dans les années 1950, comme un prémisse de l’extrême-droite.

En Amérique latine Péron ou plus tard Chavez, s’ils peuvent représenter un populisme sans grande profondeur et donc un pouvoir fort (caudillisme), ne peuvent être assimilés à des fascistes même si le lider argentin s’en était inspiré.

Le populisme est donc avant tout basé sur la démagogie et non pas sur des analyses approfondies des faits économiques ou sociaux. Surgissant le plus souvent dans les moments de crise, il nie la lutte de classes en prétendant à un rassemblement derrière le chef. Il encourage la xénophobie, fait appel à un passé mythifié en vue d’une unité. Mais il n’apporte aucune solution. Pire il laisse le pays où il a pu régner quelque temps, exsangue, encore plus désemparé qu’avant sa prise de pouvoir. Ainsi en a-t-il été après le départ de l’épouse de Peron successeuse du vieux dictateur défunt dans les années 1970. Car ayant pour politique la conduite des affaires par une prétendue élite au dessus des « vieilles institutions démocratiques », se plaçant au dessus de toute démocratie, il ne prépare évidemment en rien les populations à prendre eux-mêmes leurs affaires en mains, tout au contraire. Il cultive l’attentisme, la passivité et l’irrationnel dont il se nourrit pour parvenir au pouvoir.

Mais aujourd’hui la signification du terme a évolué. En Europe ou aux Etats-Unis il caractérise des partis et organisations d’extrême-droite dont certains sont déjà sinon aux marches du pouvoir du moins très influents..

Une fausse critique servie par les médias.

Par corrélation tous ceux qui reprendront des « arguments populistes » seront soupçonnés d’être des suppôts du fascisme. Si l’on affirme que le ciel est bleu, comme tout le monde peut le constater, et qu’un fasciste affirme la même chose, est-ce pour cela que l’on a des sympathies pour l’extrême-droite ? Quand cette même extrême-droite déclare que le capitalisme est en crise, qui, jusque là pourrait dire le contraire ? Car c’est dans les solutions proposées que l’on voie le vrai visage des populistes et des fascistes. Comme disait un ancien Premier Ministre, l’extrême-droite pose des bonnes questions mais apporte des mauvaises réponses.

En fait à y regarder de plus près - ce que personne ne fait et surtout pas les journalistes médiateurs (1) – les partis d’extrême-droite ont pour principal objectif de s’en prendre aux classes défavorisées. Toujours moins de protection sociale, diminution des droits des personnes d’origine étrangère (2), suspension ou entrave aux libertés (3).

Mais cette fausse critique qui n’arrive donc jamais à son terme et débouche sur le totalitarisme est finalement bien connue depuis les années 1930 et sa faillite à travers la seconde guerre mondiale. Mais le populisme représente t-il vraiment un tel engouement en France ou n’est-il qu’une mayonnaise qu’on a du mal à faire prendre ?

Si tout le monde constate bien la faillite du système capitaliste, même ceux qui étaient chargés en principe de le défendre (4), les alternatives acceptables que les medias diffusent sont sélectionnées. Et elles ne sont acceptables que si elles participent au sauvetage dudit système (5). Celui-ci a-t-il dit vraiment son dernier mot ? Car sa force est d’avoir toujours pu jusqu’à présent avancer des alternatives parfois radicales en apparence, des remèdes de cheval qui au bout du compte lui ont permis de ressusciter comme un phœnix maléfique. Krupp et d’autres ont financé Hitler sachant très bien que le libéralisme allait temporairement y passer mais que finalement on sauverait les intérêts des grands groupes capitalistes même sous la férule d’un dictateur.

L’essentiel est de cacher aux masses populaires leur vraie force. Elle est effet celle d’un Samson, que l’on occulte par tous les moyens pour orienter vers les faux choix, les fausses alternatives. Et le meilleur de ces chausse-trappes n’est-il pas par exemple le faux débat entre totalitarisme et libéralisme?

Le capitalisme lui-même n’est jamais mis en cause. Il faudrait être « réaliste » et ne pas « sombrer-dans-l’utopie-qui-conduit-de-toutes-façons-vers-le- totalitarisme-on-a-déjà-essayé». Et quand elle est prononcée, la parole de la critique radicale est déformée, tournée en dérision sous les rappels des canons conciliaires de la « bonne pensée ». C’est alors le moment pour les spécialistes de la mystification, de taxer les importuns de « populistes » comme jadis on tentait de décrédibiliser les opposants à la société en les taxant d’ « anarcho-fascistes » ou d’ « hitléro-trotskystes »….

Weimar et la victoire des nazis.

Rappelant des exemples du passé, on en arrive souvent à évoquer la Seconde Guerre mondiale. C’est le fameux « point Godwin » sur lequel buterait tous les interlocuteurs au bout d’un certain temps de discussion. Mais c’est aussi un faux argument pour les défenseurs de l’ordre établi afin de ne pas pousser trop loin les analyses et les comparaisons qui pourraient « déranger ».

Rappeler l’arrivée au pouvoir d’Hitler serait un argument de populiste et donc « tout à fait en inadéquation avec la situation actuelle », n’est-ce pas ?...

Cependant bien des facteurs et conditions rappellent ceux d’aujourd’hui. Une crise économique, une montée des fascismes, la répression des travailleurs et des forces populaires, une misère grandissante et la promesse d’une guerre mondiale, tels sont les avatars connus du système capitaliste en crise.

(…..)

Comme dans une joute médiévale d’un autre temps où dès le départ les dés sont pipés, le KPD participe aux élections, y remportent d’ailleurs des succès (5), mais doit s’incliner, dans le cadre du respect des institutions bourgeoises, quand Hitler, grace aux alliances avec la droite et à l’argent des capitalistes allemands, prend finalement le pouvoir…démocratiquement. Rien ne se passa alors dans la société allemande, contrairement à l’Espagne, conditionnée qu’elle était, par les partis de gauche eux-mêmes, à respecter des institutions prétendument démocratiques. A noter que peu de dirigeants ou politiciens occidentaux n’y trouvèrent à redire alors que quelques 50 ans plus tard leurs héritiers en politique applaudiront quand le FIS algérien, avatar fascisant, qui avait gagné les élections, se vit purement et simplement privé de sa victoire pourtant démocratique, par le gouvernement algérien.

On comprend bien que pour le système libéral lui-même, ces institutions constituent un cadre « à géométrie variable ». Il est fait pour défendre avant tout les intérêts capitalistes, et s’il le faut, la place doit être cédée aux pires dictatures comme cela a pu être le cas en Amérique latine dans les années 1970.

Silvio Berlusconi, la réussite d’un populisme « en goguette »

Si tout le monde sait que l’actuel président du conseil italien a été et est toujours un homme d’affaires, aujourd’hui très riche, on connait moins les « bonnes fées » qui ont auguré ses débuts en politique. Dans les années 1970, face à la montée des luttes sociales, et donc logiquement à la remise en cause du personnel politique, l’extrême-droite italienne, inspirée directement du fascisme qui n’a jamais été sérieusement éradiqué en Italie comme le nazisme a pu l’être en Allemagne, tente d’organiser un complot avec l’aide de services américains (6). Si ces menées visant la prise du pouvoir immédiate paraissent alors échouer, quelques retombées semblent récupérables pour les partisans d’un pouvoir fort. D’abord l’assassinat d’Aldo Moro aboutit finalement à une remise en question du « compromis historique », c’est-à-dire l’alliance entre le Parti Communiste Italien et la Démocratie Chrétienne. Mieux : c’est tout le personnel politique qui est encore plus discrédité.

Les conditions deviennent propices pour lancer un sauveur suprême, au dessus des partis « tous pourris ». Qui ? Peu importe. L’essentiel résidera dans l’essence de ce qui lui sert de programme. Il faut un pouvoir fort et anti-démocratique permettant, sans opposition, sans consultation, de lancer de manière radicale, tous les chantiers qui s’avéreront nécessaires. En clair il s’agit d’accompagner, d’appuyer la politique ultra libérale qui se déploie déjà dans le monde, dont les porte-voix sont Reagan et Thatcher. Mais cette tentative générale qui vise à adapter la forme du capitalisme avec la crise qui le poursuit inexorablement, est en Italie enrobée d’idéologie. Il s’agit d’un populisme inspiré bien sûr du fascisme mais revivifié par certains meneurs et maîtres à penser (7).

Comme d’habitude, « démocratiquement », Silvio Berlusconi, comme maints autocrates ou dictateurs, sera donc régulièrement élu par les urnes…et grace à l’argent qui lui permet de conquérir rapidement tous les médias italiens. L’un des buts immédiats des populistes est en effet de s’attaquer à la Culture. Car c’est par là bien sûr que peut venir la critique d’un nouveau pouvoir aux arguments absurdes. Grace à une mainmise sur toutes les télévisions, qui finissent par être les seules à financer la production cinématographique (séries soap-people), les studios de Cinecitta, sont bientôt à genoux, en faillite, incapables de produire dans l’indépendance ce qui faisait auparavant l’orgueil de l’Italie. A travers le cinéma, plus qu’un pan de la culture italienne, c’est ce qui faisait l’Italie elle-même qui disparait. Le nivellement par la bêtise, par la pipolisation, peut alors se déployer. « Cela leur fait tellement plaisir » peut s’esclaffer il cavaliere.

La xénophobie et le racisme peuvent eux aussi se répandre alors sans complexe. On ratonne les Noirs, maires et populations en tête. On évoque un « tsunami » démographique face à la venue de quelques milliers de réfugiés africains que le garde-chiourme de Tripoli, mal récompensé, menace de déverser sur les côtes européennes.

On oublie de dire qu’un pays comme la France n’a même pas atteint ses quotas pour ce qui concerne par exemple la venue de travailleurs tunisiens. Mais les grognements des populistes qui pour plaire n’aspirent qu’à se rouler dans la fange du racisme le plus nauséabond, ne font que croître à l’unisson, cherchant par la même occasion à cacher l’origine des vrais problèmes qui touchent les peuples aussi bien en Europe qu’en Afrique.

La division par le racisme gangrène la péninsule et les italiens de « pure souche» eux-mêmes quand la Padanie cherche à s’affirmer par rapport à un sud qui serait, selon ses promoteurs nordistes, fait de « feignants bronzés ».

Rodomontades, roulements d’yeux, blagues salaces, tout cela ne rappelle t-il pas le « bon vieux temps » l’uniforme en moins ? Et cela plait…un certain temps !

Que proposent les opposants, sinon un peu moins de bling bling et de parties de cul ? Une gestion « sérieuse » de la société capitaliste par eux qui sont des intellos n’ayant jamais magouillé dans les affaires ?! Ne sont-ils rien d’autre, en vérité, que de tristes pisse-froids mal lavés (8)… Alors vive les soirées bunga-bunga et les putes ! Et quand on sait parler à la maffia avec des cheveux si bien replantés, ne prouve t-on pas ainsi qu’on peut très bien être un chef d’état ?

Le peuple italien seul, par les manifestations et la grève générale, retrouvant la dignité, pourrait changer la donne par la pratique, dans l’action, d’une démocratie renouvelée, une démocratie directe. A suivre

Tag(s) : #reflexions
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