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Une analyse digne d'intéret et qui met en présence les trois acteurs de la crise L'Etat, les marchés et les citoyens.

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L’issue incertaine des élections en Italie et le succès de Beppe Grillo ont une fois encore exposé au grand jour les courants qui agitent les pays frappés par la crise. L’UE, mais plus encore les marchés, seront-ils capables de briser le cercle vicieux de la crise et de la défiance des citoyens ?

Alexis Papachelas

La tension qui monte peu à peu entre les démocraties européennes et les marchés financiers internationaux n’est pas prête de se calmer et personne ne sait à quel dénouement s’attendre.

Les marchés ont leur propre rhétorique impitoyable. Ils menacent de ne plus accorder de prêts à l’Europe, mais sans emprunts ou obligations, il sera pratiquement impossible à l’UE de maintenir le niveau de vie et les avantages sociaux qui définissent le fonctionnement de ses sociétés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En effet, les marchés ont tendance à orienter les fonds vers l’Europe de l’Est, où les personnes sont habituées à un niveau de vie moins élevé et où la démocratie s’articule différemment.

Le réveil de l'instinct d'opposition

L’ampleur des changements et des sacrifices à consentir pour atteindre les cibles fixées par les marchés financiers est considérable, voire insurmontable, en particulier pour l’Europe du Sud. Aucun pays n’est prêt à accepter une remise en cause radicale et globale de son niveau de vie – et ce pour le pire – sans réagir violemment, c’est inévitable.

Les élites européennes, concentrées à Bruxelles et à Berlin, étaient convaincues que la transition vers un système fondé sur la concurrence et les économies serait un processus gérable d’un point de vue politique.

Cela s’est peut-être vérifié dans certains pays d’Europe du Nord qui comprennent bien le concept de contrat social et qui résistent mieux face à l’adversité. Toutefois, dans le cas de la Grèce et de l’Italie, les réformes et les restrictions sévères ont été dures à encaisser et ont été adoptées dans la douleur. Dans ces pays, l’austérité réveille un instinct qui appelle à s’opposer à toute mesure qui bouleverse le statu quo et elle renforce les tendances de ces sociétés à s’opposer au système.

La démocratie atteint ses limites

Comment sortir de ce cercle vicieux ? Personne ne le sait. La crise a approfondi et aggravé les divisions culturelles et politiques – qui étaient déjà considérables – entre les différents pays européens. Et maintenant, les marchés financiers semblent peu disposés à mettre de l’eau dans leur vin et à faire des compromis. Le risque de voir l’Europe entrer dans une phase prolongée d’instabilité et de difficultés économiques nous menace, à l’heure où les marchés continuent à augmenter leurs marges et où certains citoyens votent pour des politiciens comme Beppe Grillo en Italie.

Les limites et les forces de la démocratie vont être durement testées, même si la démocratie européenne ressemble souvent à une institution superficielle où tout se joue en coulisses, un facteur sous-estimé par ceux qui soutiennent Silvio Berlusconi aujourd'hui alors qu'ils le présentaient encore récemment comme le spécialiste de la corruption et des manigances

Traduction : Leslie Talaga

Tag(s) : #reflexions
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