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1 Les effets du PAS sur le plan économique et social ne sont pas une surprise.

Le stabilisation et l 'ajustement ont trois grands types d'effets induits connus depuis longtemps

 

i)-      L'on savait depuis longtemps à travers les rapports des Nations Unies que les PAS avait des effets négatifs sur les conditions de vie des populations et que leur mise en œuvre laissait les pays dans une situation tout aussi fragile que celle qu'ils connaissaient antérieurement. C'est ainsi que dés le milieu de la décennie 80 l'UNICEF a préconisé « un ajustement à visage humain. »


ii)      De même que nul n'ignorait déjà à la fin des années 80 que l'objectif prioritaire des PAS était de faire assurer le service de la dette dans les Pays en développement mis en état de cessation de paiement  par suite de dégradation de leur recettes d'exportation de matières premières .

Pour l'ensemble des PVD  de 1984 à 1989 le montant des transferts nets s'est élevé à 168 MDS de $.


En Algérie de 1979 à 1984 pour un encours total de 20 mds de $ le service total de la dette a été de 23 mds de $. De 1984 à 1992 ce montant s'est élevé à 50 MDS de $ .Soit pour un encours de 26 mds de $ en 1992 73 mds ont été remboursés. Très précisément trois fois notre dette . Nos recettes d'exportation dans le même temps sont passées de 14,1 mds de $ en 81 à moins de 8  en 92. Elles ont diminué de 3 fois et demi.


Le résultat d'un tel système international est qu'il est préférable de prêter aux pays en développement plutôt que d'investir chez eux car aucune entreprise commerciale ou industrielle n'est capable de dégager un taux de profit aussi miraculeux et qui plus est garanti par les PAS.


Mais les PAS conçus pour rétablir les capacités de remboursement des dettes et rassurer les créanciers laissent sans réponses deux questions : l'allégement ou l'annulation de la dette ; l'amélioration des termes de l'échange et les corrections régulières de leurs incohérence. Dans ces conditions aucune perspective de développement durable n'est concevable.


         Le résultat d'un tel système international est qu'il privilégie la déstructuration des économies au profit de l'ouverture du marché interne . Il est préférable alors de prêter aux pays en développement pour des réformes de libéralisation plutôt que d'investir chez eux pour sauver leur structure de production car aucune entreprise commerciale ou industrielle n'est capable de dégager un taux de profit aussi miraculeux et qui plus est garanti par les PAS.

Le dogme du libéralisme appliqué à nos pays  a conduit le PNUD à noter que dans plus de 70 pays le revenu par habitant est inférieur à ce qu'il était il y a 20 ans .


iii)     Les PAS ont créés trois grande catégories de victimes : les populations pauvres et les classes moyennes, les économies par déstructuration et enfin les Etats par désengagement et délabrement  du minimum de politique sociale qu'ils assuraient plus ou moins.

En 1998 3/4  de la planète est en récession accroissant de dizaines de millions le nombre de ceux qui étaient déjà pauvres.


         La surprise ne peut être opposable que par ceux qui n'ont pas été consulté directement faisant ainsi des PAS une affaire d'initiés. Mais ce que l'on ne savait pas et que la crise asiatique et russe ont révélé c'est que ces lois de l'économie libérale ne s'appliquent plus dés lors qu'il s'agit de sauver l'économie financière internationale de spéculation .

2- . Les lois du marché ont été opposables qu'au pays en développement à une seule fin :  démanteler leur structure économique interne .

Cette contradiction est illustrée par les 4 constatations suivantes.

 i) Ces sacrifices demandés au nom de lois dites scientifiques seraient justifiés si les événements financiers récents  n'étaient venu battre en brèche les fondements et la pertinence de ces lois. La panique s'est emparée des gardiens de l'ordre libéral  qui n'arrivent plus à expliquer pourquoi les mêmes causes ne produisent plus les mêmes effets sur les marchés. Comme le notait un économiste anglais avec humour «  nous sommes tous dans le même bateau mais personne ne tient le gouvernail » . L'on doute qu'il y ait même un gouvernail.


ii) La panique est telle au niveau international que l'on n'hésite pas à recommander l'utilisation de deux moyens que réprouvait la morale et la science libérale : La subvention et le recours à l'Etat pour sauver le système de la débâcle.


Pour rassurer les marchés financiers et ne pas avouer qu'aucun mécanisme ne peut orienter et discipliner un flux quotidien de 1500 mds de $ de capitaux spéculatifs on subventionne pour 50 mds de $ l'Asie du sud est, pour 30 mds de $ le Brésil,  15 mds de $ pour la Russie .L'Afrique jusqu'à ce jour n'a pu mobiliser les 9 mds de $ annuellement que le PANUREDA estimait suffisant pour accroître le PIB de façon significative, et réduire l'érosion des revenus par habitant .


iii) Les marchés, supposées réagir selon des lois scientifiques et immuables , ne semblent répondre à aucune règle. Deux baisses des taux d'intérêts américains à un mois d'intervalle ont donné lieu a des mouvements diamétralement opposés en bourse l'un d'inquiétude l'autre d'euphorie.


Les places financières recherchaient les titres d'entreprises annonçant des compressions d'effectifs aujourd'hui elle les fuient. Les licenciements ne sont plus un critère de bonne gestion. Boeing annonce un plan de licenciement de 48,000 personnes et ses actions à Wall Street chutent immédiatement 

Ces mêmes capitaux spéculatifs ont accueilli avec empressement la quasi nationalisation des banques  par intervention de l'Etat.

Récemment encore aux Etats Unis un fonds spéculatif dont les conseillers en calcul de risque sont les deux Prix Nobel d'économie en 1997 a été sauvé de la faillite par un consortium réuni à l'initiative de la Reserve Fédéral de New York . En 48 heures 3,75 mds de $ ont été réuni et réinjecté dans ce fonds.


Enfin la récente remise en cause de l'AMI comme contraire à la souveraineté des Etats est la dernière manifestation de regain d'intérêt pour l'interventionnisme étatique.


iv) Cette situation est d'autant plus paradoxale que ce qui est refusé aux pays sous ajustement est par contre réclamé avec vigueur pour la sauver de la faillite les institutions privées reconvertis dans la spéculation financière internationale. L'économie de casino a droit à toute liberté et en même temps à toutes les attentions .

L'on trouve naturel de subventionner un fonds de spéculation qui n'accepte de s'intéresser à un client qu'à partir de 10 millions de $ et antiéconomique de soutenir les prix des produits de première nécessité, de maintenir en production des entreprises publiques que parcequ'elles sont publiques, d'assurer un minimum de services sociaux. Au moment où l'on impose des privatisations de ces mêmes entreprises publiques dont on dénonce la gabegie et la gestion les Bourses de valeurs saluent par une hausse des indices boursiers le plan de renflouement des banques japonaises par l'Etat pour un montant de 500 mds de $.

Libéralisme pour les pauvres et appel à plus d'Etat pour sauver les riches en faillite.


Nos maigres outils de production ne méritaient-ils pas de bénéficier d'un tel type de plan de sauvetage dans le cadre du PAS ?

L'Etatisme serait-il prohibé à l'intérieur des frontières et recommandé au-delà ? En tout cas les récentes initiatives montrent que la pérennité du système libéral et de l'hypercapitalisme moderne dépend des subventions et de l'intervention de l'Etat. Est-ce ainsi que les marchés gouvernent ?


Tag(s) : #un ordre international plus humain
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